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 L'origine de l'Homme, sa nature, son essence
 

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13 juin 2006 2 13 /06 /juin /2006 21:00
L'Homme et le singe ont partagé un ancêtre commun ; lors de la différenciation des deux espèces, leur morphologie a pris des chemins évolutifs différents. De Pre-australopithecus à Homo Sapiens sapiens, en voici les principales caractéristiques, qui n'ont cessé de se confirmer au fil des étapes de l'apparition de l'Homme moderne :

Accroissement du volume crânien : le cerveau est de plus en plus gros, et consécutivement, cela implique des transformations mécaniques (arrondissement de la forme du crâne, réduction de la mâchoire, centrage du foramen magnum , disparition du torus sus-orbitaire)

Alimentation diversifiée : l'émail des dents est plus épais, les canines se réduisent pour rejoindre la longueur des autres dents.

Bipédie exclusive : le bassin , étroit et allongé chez les arboricoles, se raccourcit en hauteur et s'élargit pour  devenir le support des viscères. Les proportions entre membres supérieurs et inférieurs s'inversent. Inséparable de la bipédie, la position du foramen magnum est ici aussi un facteur majeur. L'augmentation de la période embryonnaire permet aux jambes de s'allonger fortement.

L'évolution du développement ontogénétique : le passage des hommes archaïques aux hommes modernes se traduit par une rotation occipitale, une forte élévation de la voute crânienne et une descente de la base du crâne qui agrandissent la capacité crânienne. La face se réduit et devient verticale. S'y ajoute la disparition des derniers caractères simiens, comme le bourrelet sus-orbitaire. Cela veut dire que du point de vue embryologique il y a augmentation de la durée embryonnaire, un recul de la maturité sexuelle, qui accroit les phases de dents de lait et de dents définitives.

Source :  Jean Chaline
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13 juin 2006 2 13 /06 /juin /2006 09:15
Née d'un amas de poussières et de gaz, puis solidifiée en couches concentriques, la  Terre telle que nous la connaissons n'a pas toujours été : elle subit des changements imperceptibles à l'Homme et pourtant riches de conséquences sur la Vie.

A l'échelle de l'univers, la durée de sa rotation s'est modifiée en raison de divers facteurs comme le frottement des océans sur les fonds marins et le marées lunaires. La vitesse de rotation de la Terre s'est ralentie : il y a 350 millions d'années, la durée de l'année était d'environ 400 jours. Par contre, la durée d'un jour était de 22 heures, sa durée augmentant de 0,002 seconde par siècle.

 Les continents d'aujourd'hui eux-mêmes se déplacent à la surface de la Terre, sous l'influence de la dérive des continents que Xavier le Pichon, a expliqué sous le nom de tectonique des plaques.

L'histoire des continents peut se découper en plusieurs étapes majeures :

Un méga-continent s'est formé pendant l'intervalle entre 2 700 et 2 500 millions d'année ; il est resté cohérent jusque vers la fin du précambrien, même si la croute s'est fragmentée en blocs continentaux. Ensuite, ces blocs se sont dispersés.

Au cours de l'ère primaire, les continents, en plusieurs étapes, vont à nouveaux se rassembler et se souder à nouveau pour former au permien une aire continentale unique appelée la Pangée, entourée par un océan mondial nommé Panthalassa. La Pangée s'étendait à la fin du trias du pôle nord au pôle sud.

Commencée au cours du trias, c'est au crétacé que s'enclenche vraiment la disloquation de la Pangée, pour donner les six plaques continentales principales que nous connaissons aujourd'hui. Au paléocène, l'Inde se détache des blocs antarctiques et australiens. Sa rencontre avec la Chine marque le début d'une série de collisions entre les  plaques continentales qui s'agrègent donnent naissances aux grandes chaines montagneuses que sont l'Himalaya, et plus tard les Alpes, les Andes et les Montagnes Rocheuses.

Ces modifications physiques de la surface du globes ont eu pour conséquence de faciliter la formation de nouvelles espèces, à travers des modifications de la répartition des individus et la créations d'obstacles, favorables à la spéciation. L'emplacement respectif des continents et des océans, les liaisons intercontinentales, les isolements entre les plaques  ont dons joué un rôle majeur des l'histoire évolutive de la vie mais surtout dans sa diversification des familles, genres et espèces.

Source : Les merveilles de l'évolution - Jean Chaline et Didier Marchand
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23 mai 2006 2 23 /05 /mai /2006 03:04

Une des singularités de l"espèce humaine, c'est son intelligence ... Est-elle la plus développée du règne animal à ce jour ? Ca se discute ! En tout cas, elle s'est considérablement améliorée au fil de l'évolution, depuis nos ancêtres préhumains jusqu'à nous, dernière espèce représentante du genre homo.

Parmi les prétendants à ce joli parcours, nous trouvons bien évidemment le cerveau, lieu de cette intelligence performante ; si tous les éléments présents aujourd'hui l'étaient déjà chez nos ancêtres, l'augmentation de son volume semble avoir été un paramètre déterminant pour permettre leur exploitation, et  notamment, la notion d'association qui permet au cerveau humain de figurer au rang des animaux créatifs, inventifs, artistiques, ...



La bipédie, source d'intelligence ?

La bipédie est un élément incontournable pour expliquer l'accroissement du cerveau ; le basculement du foramen magnum (trou du crâne par lequel la moelle épinière de la colonne vertébrale entre en contact avec le cerveau) de l'arrière vers l'avant permet l'équilibrage de la tête au dessus de l'axe de portage du corps atteste de la station verticale d'une espèce. Comment est-elle devenue une caractéristique de notre espèce? Seules des hypothèses pourront être avancées à ce jour : un mâle pourrait avoir  trouvé cette stratégie pour être dominant et l'aurait transmise à ses descendants ou encore, comme on l'entend plus souvent,  l'environnement moins boisé l'aurait imposé pour voir par dessus les hautes herbes (cependant, cela signifierait le développement prééminent de la vue sur les autres sens - cf Cyrulnik, "la naissance du sens").

La bipédie apporte deux avantages prépondérants : tout d'abord, cette tête portée bien en équilibre permet de voir son poids augmenter (et donc son volume encéphalo-crânien) ; par ailleurs, elle libère la main qui peut servir à autre chose qu'à la locomotion ... réfléchir à quoi elle peut servir est déjà une action stimulante pour l'intelligence.

On peut imaginer un parallèle entre le stade de l'intelligence sensori-motrice telle que l'a conceptualisée Jean Piaget dans sa théorie du développement de l'intelligence chez l'enfant et ce moment du développement de l'intelligence de l'espèce humaine : l'utilisation du corps, réfléchie, intellectualisée, intentionnalisée, amène le cerveau et l'intelligence qu'il 'contient' à élaborer des capacités nouvelles. La prudence est cependant de rigueur, car certains grands singes utilisent eux-aussi des outils, en position assise, alors que leurs mains servent également à la locomotion arboricole.


Régime alimentaire et gros cerveau

Nombres d'auteurs ont défendu l'hypothèse selon laquelle le régime alimentaire serait grandement responsable de l'accroissement cerébral de l'espèce humaine : en effet, si le cerveau représente 2% de la masse corporelle, il réclame 20% de l'énérgie consommée pour son fonctionnement. Ainsi, l'évolution d'une alimentation plutôt végétarienne à une nourritue plutôt carnée pourrait avoir été un facteur de développement du cerveau, d'autant plus qu'elle induit la nécessité d'une organisation collective pour la chasse de plus gros animaux.

Par ailleurs, l'invention de la cuisson des aliments entraine une mastication moindre pour une meilleure assimilation des qualités nutritives ; la domestication du feu et son utilisation culinaire a probablement  contribué à l'hominisation de l'espèce, tant dans l'aspect nutritionnel que du point de vue social, à travers le regroupement du clan au moment du repas.

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13 mai 2006 6 13 /05 /mai /2006 01:31

L'évolution est le processus par lequel une espèce donne naissance à une ou plusieurs autres espèces : au sein de chaque population existe une variation du phénotype héritable, qui se traduit par une meilleure adaptation à son environnement, transmise de génération en génération. Ce processus, définit par Darwin, a été nommé par lui "séléction naturelle".

Une espèce est caractérisée par l'interfécondité de ses membres ; elle trouve donc ses limites dans son incompatibilité reproductrice avec d'autres espèces.

La spéciation trouve son origine dans une reproduction génétiquement altérée : au fil de l'évolution, les chromosomes se sont parfois cassés, des morceaux se sont dissociés, recollés, ... Ceci a pu être dû à des erreurs de recopiage de l'ADN, à un changement environnemental, ou d'autres raisons qui ne sont pas toujours connues. Elle doit se produire en marge de la population concernée, de sorte à ne pas être "réabsorbée" par l'espèce d'origine. Pour que des mutants puissent se perpétuer, il faut qu'ils soient très vite isolés, sinon leur mutation se dilue dans la population mère

En d'autres termes, il faut qu'un petit groupe s'isole et se transforme : une petite population se trouve isolée dans un environnement différent de celui d'origine, elle subit un certain nombre de transformations génétiques qui l'empêchent de se reproduire avec la population dont elle s'est séparée. Si elle survit dans son nouvel environnement, elle s'impose comme une espèce nouvelle.

Cependant, en réalité, peu d'innovations survivent : la sélection naturelle en élimine la majeure partie.

Aujourd'hui, on constate que la quasi-totalité des gènes humains sont organisés comme ceux du chimpanzé, mais ils ne sont pas toujours situés au même endroit sur les chromosomes : on a repéré neuf grandes différences d'emplacement entre les deux espèces. Entre autre, la deuxième paire de chromosomes humains équivaut à l'addition de deux paires que l'on trouve distinctes chez le chimpanzé ... un héritage de notre lointain ancêtre commun !

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9 mai 2006 2 09 /05 /mai /2006 09:02

Le site de France 3 propose un petit jeu flash, sans prétention, mais éducatif, pour replacer chaque forme évolutive de notre espèce et de nos ancêtres dans leur culture et leur environnement.

http://www.homo-sapiens.france3.fr/index2.php?menu=jeu2

Un bon moyen de promotion des connaissances à ce sujet.

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29 avril 2006 6 29 /04 /avril /2006 11:18

En 1786, le juriste anglais William Jones compare latin, grec et sanskrit (langue sacrée de l'Inde datant de -1000). Les ressemblances l'amènent à l'hypothèse d'une origine commune, peut-être disparue. Des langues indépendantes n'auraient pu converger au point de donner des langages aussi voisins.

De ce point de départ, les langues sont groupées en familles. Cela signifie qu'elles ont des parentés entre elles, qu'on peut parler de langues-soeurs, ou cousines, ou petites cousines... On cherche aussi des “langues-mères” sur le plan historique [mais attention : c'est une métaphore ; le processus est très lent, et seul le recul de l'Histoire permet de juger]. Ces parentés se retrouvent dans la prononciation, le lexique, mais aussi la syntaxe ou la morphologie (constructions, déclinaisons...), qui sont la base de la langue et évoluent beaucoup moins vite.

Ces parentés correspondent à des peuplements sur le plan géographique, mais ces peuplements sont liés à l'Histoire, c'est-à-dire aux déplacements de populations et aux invasions.

Plus on remonte le temps, plus on trouve de ressemblances entre les familles. On peut ainsi grouper : indo-européen + ouralien > eurasiatique (on trouve des points communs dans les pronoms, dans les conjugaisons, etc. C'est ainsi qu'on parvient à organiser les familles reconnues en familles de niveau supérieur, possédant des “ancêtres” communs.

Des chercheurs, tels que Merritt Ruhlen, ont fait des recherches à partir des racines de base de la plupart des langues du monde, y compris anciennes, à partir des notions universelles : eau, os, chien, homme, mère, enfant, bras, terre, trou... , étendus à des significations voisines (ex : chien / loup / renard argenté ou eau / source / rivière / lac...).

Et ils ont trouvé des ressemblances troublantes, qui les ont amenés à reconstituer une proto-langue originelle de l'humanité entière. Rien ne garantit l'exactitude bien sûr, car cette langue remonterait à une époque sans écriture ; et puis, le phonétisme d'une langue évolue avec le temps, ainsi que le sémantisme des mots. Disons qu'il s'agit là d'une hypothèse très intéressante, avec des arguments.

Cette hypothèse, qui ne saurait être exempte de critiques, est confortée par l'étude des origines de l'espèce humaine : d'après les dernières recherches (et les dernières trouvailles !), il apparait de plus en plus clairement que notre espèce ait connu un berceau africain, d'où un effectif réduit (pendant plusieurs millénaires sans doute) de premiers Homo sapiens sapiens se serait développé et aurait, après Homo erectus, colonisé peu à peu la planète.Un groupe d'origine pour l'humanité actuelle, et une langue d'origine qui auraient tous deux évolué localement.

Le seul fait dont on est sûr, c'est que, entre un certain nombre de langues diverses, un ensemble de traits communs remarquables existe et constitue une parenté indiscutable. On ne sait pas comment était parlé l'indo-européen primitif, mais on connaît les langues qui en sont issues et ce qu'elles sont devenues en se différenciant de plus en plus avec le temps: le sanskrit en Inde, le vieux-perse en Iran et, en Europe, le grec, le latin, le celtique, le germanique, le slave, etc.

En somme, lorsqu'on se penche sur l’origine des langues et des mécanismes du langage, on se heurte d’emblée au mystère même de l’histoire de l’humanité, ainsi que de son évolution à travers les millénaires.


Sources :

http://bbouillon.free.fr/univ/hl/Fichiers/Cours/orig2.htm

"La plus belle histoire de l'homme - Comment la terre devint humaine",
écrit par André Langaney, Jean Clottes, Jean Guilaine et Dominique Simonnet
1998 - Seuil

http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/monde/origine-langues.htm

 

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12 avril 2006 3 12 /04 /avril /2006 07:57

Les processus d'hominisation sont de très courte durée, si on les mesure à l'aune des ères géologiques.

Si le temps écoulé depuis le début du Précambrien jusqu'à nos jours était ramené à une année, les premiers hommes y apparaitraient très tard dans la soirée du 31 décembre, et la civilisation se développerait lorsqu'auraient commencé à sonner les 12 coups de minuit.

Il faut s'en convaincre, malgré son histoire et sa préhistoire, l'espèce humaine est encore jeune.
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31 mars 2006 5 31 /03 /mars /2006 17:56

En biologie, une race désigne une subdivision d'une espèce fondée sur des caractères physiques héréditaires, représentée par une population. (source wikipédia)

Pendant longtemps, les anthropologues ont fait des classifications raciales selon la couleur de la peau : les Blancs, les Noirs, les Jaunes. Lorsque, au début du siècle, on a découvert les groupes sanguins, on a pensé qu'on allait retrouver ces mêmes catégories et confirmer l'existence des races. On sait aujourd'hui que la plupart des populations dans le monde possède l'éventail de tous les groupes sanguins.

On connait aujourd'hui des milliers de systèmes génétiques différents. Mais les gènes des Blancs ou les gènes des Noirs n'existent pas. On ne connait aucun gène que l'on trouverait chez tous les blancs ou chez tous les noirs. Il en est ainsi pour tous les gènes connus. Le répertoire des gènes est partout le même, dans toutes les populations.

Les différences génétiques ne correspondent pas aux catégories que nous imaginons d'après la tête des gens, la couleur de leur peau ou leur origine géographique. Elles ne permettent pas de découper la population des humains en groupes bien distincts.

L'homme moderne est le seul représentant de son espèce. Si l'on tient absolument à décliner cette espèce en race, il n'y en aura qu'une seule, confondue avec les représentants de l'espèce.

L'inacceptation du racisme est scientifiquement prouvée... si la morale n'y suffisait pas.

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16 mars 2006 4 16 /03 /mars /2006 14:52
Spécificités du langage humain
  • La capacité à l'alternance : c'est ce qui permet un aller-retour entre les interlocuteurs dans une véritable communication à double sens. La différence est à soigneusement établir avec le langage animal dont les signaux émis unilatéralement déclenchent une réaction et non d'entrer en relation sur le mode du langage.
  • La capacité à exprimer le possible et non seulement le réel présent. C'est la condition sine qua non de la capacité d'abstraction.
  • La capacité à exprimer des liens logiques : elle permet que naisse l'argumentation.
  • La capacité à exprimer la mémoire du passé : l'aboutissement le plus achevé de cette capacité est l'écriture, mais la transmission orale existait antérieurement, usant de cette même capacité.
  • Chez les animaux, il s'agit d'un besoin : chez les humains « l'art de communiquer nos idées dépend moins des organes qui nous servent que d'une faculté propre à l'Homme, qui fait employer ses organes à cet usage » (Essai sur l'origine des langues, Jean-Jacques Rousseau). Ce n'est pas spécialement une aptitude physique qui donne aux Hommes le langage.
  • L'Homme est « capable d'arranger ensemble diverses paroles et d'en composer un discours ». (René Descartes). C'est ce que le linguiste Martinet a nommé la double articulation. Avec un nombre fini de moyens (les phonèmes ou à l'écrit les graphèmes), l'Homme est capable de composer une infinité de discours.
  • Le langage humain est acquis. Tandis que le langage animal est inné. En effet, l'Homme doit apprendre à parler : à 4-5 mois, il gazouille, à 10 mois, il connaît 3 ou 4 mots pour maîtriser l'usage de plus de 3000 mots vers 3 ans.
  • La capacité d'abstraction des mots est ce qui nous différencie assurément des animaux .Car oui l'abstraction est le principe même du fonctionnement du dire c'est ainsi que la polysémie et la synonymie ne sont pas des accidents du langage , ce sont des caractéristiques permanentes du fonctionnement du langage. C'est cette capacité abstraite du mot qui nous permet de décrire avec une infinité de nuances une réalité.
  • Ce n'est donc pas grâce au langage à proprement parler que nous pouvons communiquer mais par le biais de notre capacité de logique à mettre en forme nos idées de manière sémantique structurée.








Deux éléments indispensables au langage : l'appareil phonatoire, notamment un larynx en position basse (de sorte à ce que le pahrynx serve de caisse de résonnance), et un cerveau équipé des aires de Broca et de Wernicke.






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9 mars 2006 4 09 /03 /mars /2006 09:11

Comment sont apparus les premiers êtres vivants?

 

Depuis les travaux de Pasteur (1870), la théorie de la génération spontanée a été définitivement mise de côté et il est admis que tous les organismes vivants proviennent de la reproduction d'organismes préexistants. Malgré tout, la question de l'origine des premiers organismes vivants demeure. Actuellement, ta plupart des scientifiques estiment que la vie est née de la matière inanimée. Beaucoup pensent même que l'apparition de la vie est une étape inéluctable de l'évolution de la matière et qu'en conséquence il est probable que des formes vivantes existent ailleurs dans l'univers. Mais alors, en dehors de l'hypothèse de la création (que la Genèse, on le sait, décrit en sept jours), comment sont apparues les premières «structures» vivantes ?

 

La cellule est l'unité de base des êtres vivants : les plus simples sont constitués d'une seule cellule, les plus complexes de plusieurs milliards. Si l'on réalise une analyse chimique de ces cellules, on s'aperçoit qu'elles sont constituées de molécules et de macromolécules organiques telles que les protéines, les glucides, les lipides ou les acides nucléiques. Actuellement, l'ensemble de ces composés organiques essentiels à la vie sont exclusivement fabriqués par les êtres vivants. Alors comment sont-ils apparus dans un milieu purement minéral ?

 

 

Formation de la « soupe primitive »

 

C'est en 1924 que, pour la première fois, un biochimiste soviétique, Oparine, émet l'hypothèse que des composés prébiotiques, c'est-à-dire l'équivalent des futurs composés organiques, ont pu être synthétisés sur la terre en dehors de toute structure vivante. Indépendamment des travaux d'Oparine, un biologiste anglais, Haldane, arrive aux mêmes conclusions quelques années plus tard.

 

En ce début du XXè siècle, on commençait à se faire une idée des conditions qui régnaient il y a environ 4.5 milliards d'années sur la terre. L'atmosphère de notre planète, totalement dépourvue d'oxygène, était alors constituée d'un mélange d'hydrogène de méthane, d'ammoniac et de vapeur d'eau.

 

Pour Oparine et Haklane, la composition de ce mélange aurait permis, en présence de sources énergétiques telles que les rayons ultraviolets du soleil (il n'y avait pas de couche d'ozone protectrice à cette époque) ou les radiations ionisantes, ou les éclairs des violents orages, la formation en grande quantité des molécules prébiotiques. Ces composés se seraient accumulés progressivement dans les océans en formant ce que l'on appellera la « soupe primitive ». Cette hypothèse permettait, pour la première fois, d'envisager comment des molécules apparentées aux molécules organiques avaient pu être synthétisées en conditions abiotiques. Mais il faudra attendre les années 1950 pour qu'un début de preuve expérimentale vienne la conforter. Ainsi, Stanley Miller, jeune étudiant dans le laboratoire de Urey, construit, en 1953, un appareil dans lequel il fait le vide avant d'introduire un mélange gazeux mimant au mieux l'atmosphère supposée de la terre primitive. De l'eau, contenue dans un ballon, représente l'océan. Cette eau est portée à ébullition (il faisait très chaud à l'époque) et des étincelles produites par des décharges électriques imitent les éclairs des violents orages qui devaient se produire fréquemment. Enfin, un système de refroidissement mime la formation de pluies qui retombent dans « l'océan ».  Ce système est très simple, et Miller lui-même éprouve quelques doutes sur la possibilité d'obtenir des résultats de cette manière, puisque l'on raconte qu'il a fait ses premières expériences en cachette ! Et pourtant... en analysant les produits formés au cours de l'expérience, il constate que de nombreux composés organiques ont été synthétisés en conditions abiotiques. Par la suite, d'autres équipes, reproduisant de manière plus précise, grâce aux données nouvelles apportées par les astrophysiciens et les géologues, les conditions de la terre primitive, et utilisant d'autres sources d'énergie (UV, chaleur, etc.), réussissent, eux aussi, à synthétiser des molécules organiques.

 

Cependant, si ces expériences permettent d'envisager de manière crédible comment se sont formées les premières molécules prébiotiques, elles ne suffisent pas, et de beaucoup, à expliquer comment se sont organisés des édifices plus complexes tels que les macromolécules, indispensables à la formation des cellules.

 

Les molécules s'organisent

 

Soumises aux lois physico-chimiques, les molécules ne peuvent pas s'associer de n'importe quelle manière. Elles possèdent des groupements d'atomes plus réactifs que d'autres qui permettent la formation de liaisons. Dans une cellule vivante, les parties réactives des molécules sont mises en présence les unes avec les autres par l'intermédiaire de catalyseurs organiques, les enzymes. Les catalyseurs ont pour rôle d'accélérer les réactions chimiques sans être eux-mêmes modifies. Mais ces enzymes sont des macromolécules... qu'il est donc impossible de trouver dans la soupe primitive. En leur absence, la probabilité d'accrochage de deux molécules devait être très faible. Alors ?

 

Plusieurs travaux récents suggèrent que certains minéraux (argile, sable, lave) ou certains ions (atomes portant une charge électrique) ont pu jouer un rôle de catalyseur en rapprochant certains groupements réactifs. Ainsi en 1970, A. Katchalsky et J.D. Bernai ont montré le rôle de certaines argiles dans la synthèse de protéines (rnacromolécules formées par l'association d'acides aminés). L'argile de structure semi-cristalline servirait de « moule » aux petites molécules, facilitant ainsi la rencontre de leurs groupements réactifs. Plus tard en 1980, Orgel a également réussi, à l'aide d'argile, la synthèse d'autres macromolécules : les acides nucléiques, supports de l'information génétique. Même accélérés par ces supports catalytiques fournis par l'environnement, ces phénomènes ont dû être extrêmement lents. C'est alors que serait apparue chez certaines de ces macromolécules une propriété nouvelle, la capacité d’autocatalyse. C'est encore à Orgel que l'on doit d'avoir démontré que des chaînes d'acides nucléiques formées dans des conditions précaires peuvent catalyser la formation de nouvelles chaînes, provoquant ainsi une énorme amplification de la synthèse. Comme le dit Calvin, cette activité auto-catalytique permet, bien avant l'existence du premier organisme vivant, une activité de reproduction à l'échelle moléculaire.

 

L'origine des premières cellules

 

Si toutes les données recueillies à ce jour permettent d'émettre des hypothèses acceptables sur la manière dont se sont formées les premières macromolécules d'intérêt biologique, on est encore loin de comprendre les étapes supplémentaires nécessaires à l'apparition d'une cellule. Il faudra, en particulier, réussir à trouver les mécanismes qui ont permis la formation des lipides, constituants indispensables des membranes. La structure des membranes des cellules est identique chez tous les êtres vivants. Il est donc probable que leur origine remonte très loin dans le temps. Oparine, à partir de protéines, ou Fox à partir de substances prébiotiques, ont pu réaliser la synthèse de microsphères ou microgouttes qui permettent la formation d'unités individuelles stables. Ces microgouttes sont capables d'accumuler certaines molécules en les séparant du milieu extérieur par des pseudo-membranes, mais nous ne possédons presque aucune donnée sur l'évolution possible de tels systèmes. Il faudra également réussir à comprendre comment, à l'intérieur de ces unités, a pu se mettre en place un métabolisme primitif, et comment se sont créés les liens qui existent actuellement entre les différentes familles de macromolécules. Même dans les cellules les plus simples connues actuellement, la moindre synthèse nécessite la mise en jeu des acides nucléiques qui sont responsables de la reproduction et de l'expression du programme génétique, des protéines qui servent de catalyseur (enzymes) des réactions chimiques et des matériaux pour l'édification de la cellule. Des expériences récentes (1986) réalisées par Cech apportent un tout début de réponse. Ce chercheur a observé que certaines molécules d'ARN (une des deux grandes familles d'acides nucléiques) sont non seulement douées de pouvoir autocatalytique, c'est-à-dire capables de se reproduire, mais encore qu'elles peuvent faciliter la réalisation de réactions chimiques, comme ie font les enzymes. Ces travaux remettent à l'honneur les hypothèses de Woese et Orgel qui proposaient que les ARN soient les premières molécules biologiques à être apparues. Ainsi, comme nous venons de le voir succinctement, presque tout reste à découvrir pour comprendre comment s'est fait le passage de l'organique simple au vivant.

 

À l'avenir, ces travaux seront sans doute facilités par les connaissances de plus en plus approfondies que d'autres chercheurs apportent sur les caractéristiques des premières cellules. Grâce au développement de la biologie moléculaire, du génie génétique et de l'informatique, il devient possible de « remonter le temps » de plus en plus loin et d'établir un arbre d'évolution de plus en plus précis. C'est à l'aide de ces nouvelles techniques que Woese, en 1978, a pu identifier un nouveau règne vivant : les archaebactéries. Ces bactéries vivent dans des milieux extrêmes. Ainsi, certaines d'entre elles se développent au fond des océans, dans un environnement dépourvu d'oxygène et analogue aux conditions qui régnaient aux origines de la terre ( les « fumeurs noirs » des dorsales océaniques : petites cheminées laissant échapper des solutions minérales venues des profondeurs de l'écorce terrestre). On peut espérer que leur étude permettra de reconstituer plus facilement les caractéristiques essentielles des cellules originelles qui se sont formées il y a environ 3,5 milliards d'années.

Extrait de "Biologie pour psychologues"
Jean JOLY / Daniel BOUJARD
Editions DUNOD - 2001 (2e édition)

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