La grotte Cosquer est située au cap Motgiou, dans le massif des Calanques (bancs
de calcaire urgo-nien) entre Marseille et Cassis. Elle a été partiellement ennoyéc lors du maximum de la régression wiir-mienne. Découverte en 1985, elle a été officiellement déclarée en
1991 et classée Monument historique la même année. En 1991, 1992 et 1994, des campagnes d'expertise ont été réalisées sous la responsabilité de J. Courtin. À partir de 2001, un nouveau programme a
été engagé visant à établir une topographie précise et à en réviser le corpus sous la responsabilité de L. Vanrell, avec la participation scientifique de J. Courtin et J. Glottes. Cette cavité où
l'on pénètre par un boyau long de 150m, actuellement immergé à 35 m de profondeur, se compose de deux salles principales. Entre 1991 et 1998, vingt-sept datations par le radiocarbone ont été
réalisées sur des charbons de bois. Elles permettent d'identifier deux périodes principales de fréquentation ; environ 27 000 BP (Gravettien) et environ 19000BP(Salpêtrien).
486 représentations ont été recensées, dont une gravure au sol. On comptabilise 177 animaux, 1
humain, 65 mains négatives ou positives, 20 figures indéterminées et 216 signes. Les animaux sont représentés par onze espèces : chevaux, aurochs, bisons, cerfs, mégacéros, bouquetins, chamois,
félin, saïga, phoques, pingouins.
Les trois principales espèces figurées sont le cheval (63 exemplaires), les
caprines, rupicaprinés et antilopiné (bouquetins, chamois, antilope saïga) sont au nombre de 33, les bovines (bisons, aurochs et autres) sont au nombre de 24, les cervidés (cerfs et mégacéros)
comptent 17 exemplaires.
Au cortège classique des animaux terrestres s'ajoutent ici des animaux marins, en 16 exemplaires :
3 pingouins, 9 phoques, 4 poissons et 20 "méduses". Les autres animaux sont peu nombreux : une tête de félin et trois animaux composites (cheval-élan, cheval-bison).
Les 216 signes géométriques répertoriés sont des rectangles, des signes empennés, des signes
entrecroisés, des signes à traits convergents multiples...
Parmi les motifs humains, les empreintes de mains positives ou négatives occupent une place
prépondérante. Elles se localisent uniquement sur les parois est de la cavité. Outre le phallus gravé découvert en 1994, d'autres symboles sexuels, masculins ou féminins, sont présents dans la
grotte.
Enfin, la figure de « l'homme tué » (homme-phoque), transpercé par un long projectile empenné est
une des figures emblématiques de cet ensemble pariétal. Le passage de l'homme préhistorique est également attesté par de nombreux mouchages de torches, des foyers au sol, une boulette d'argile et
des pièces lithiques n'ayant pas, semble-t-il, servi à l'exécution des motifs gravés.
Interprété comme un sanctuaire, ce lieu privilégié et limité d'accès n'est pas considéré comme un
habitat. Ici, point de déchets culinaires des animaux chassés et consommés, mais simplement leur image - représentations à haute fonction symbolique.
La grotte Cosquer en images
Extrait de "Les grands
découvertes en préhistoire dans la régioin Provence-Alpes-Côte d'Azur"
Xavier DELESTRE - Jacques BUISSON-CATIL
Ministère de la Culture et
de la Communication
Edisud
2006